Richard Schlang est un artiste français pluridisciplinaire, innovant dans les domaines de la photographie, du dessin et de la video. Il vit et travaille à Paris.

Dès son plus jeune âge, Richard Schlang se passionnait déjà pour ces formes d'expression. On ne sait pas pourquoi une sensibilité artistique émerge chez un enfant, mais dans son cas, cela pourrait avoir été une compensation pour sa nature très angoissée et un bégaiement conséquent qui le défiait quotidiennement. Contraint de s'adapter dans ses relations, il avait trouvé une autonomie dans sa solitude, passant d'innombrables heures à explorer et à perfectionner ses compétences dans ces domaines.

Admis à l’École Nationale des Beaux-arts de Lyon, Richard Schlang s'immerge avec passion dans son enseignement. Ces cinq années d'études élargissent son horizon et renforcent sa sensibilité artistique. Son apprentissage, sa réflexion et son regard créatif sont profondément marqués par l’influence de l’un de ses professeurs, Patrick Raynaud. En fin de cursus, lors d’un échange avec la FEMIS, prestigieuse école de cinéma, il est sélectionné pour écrire et réaliser un court-métrage en 35mm. Le tournage se déroule la nuit, au Palais de Tokyo, sous la supervision de Jack Gajos, directeur de la FEMIS à l'époque.

En juin 1990, Richard SCHLANG obtient son diplôme avec mention, mais malgré ce début prometteur, il ne pouvait s’empêcher de penser au fond de lui, qu’il était artiste parce qu’il était jeune. Il se tourne alors vers une autre profession beaucoup plus compréhensible socialement dans sa ville natale. C’est seulement 13 ans plus tard qu’il perçoit que sa volonté d’artiste est plus forte que lui et qu’il doit y remédier.

Il déménage à Paris et ouvre une agence de communication pour renouer avec un environnement créatif. Lors d’une demande d’un client pour la réalisation d’un catalogue de mode, il rencontre divers photographes, mais leurs demandes sont compliquées. Il décide alors, avec le budget de ce contrat, d’investir dans du matériel photographique professionnel et de réaliser lui-même les photographies. Après tout, il avait fait des études pour cela.
C’est une réussite et il se rend compte du pouvoir émotionnel que la photographie suscite. Il devient alors photographe de mode au sein de son agence et réalise diverses campagnes. Il travaille aussi dans l’univers du parfum et dans le milieu de la musique. Son agence fonctionne bien avec de nombreux clients récurrents.

C’est en juin 2006 qu’il s’octroie une séance photo pour lui-même, sans que cela soit une demande d’un client. C’est alors qu’il se promène dans Paris et qu’il réalise des photos de la ville. Il prend des détails dans ce milieu urbain et nomme cette série « Detail session [01] ». Les images interpellent et suscitent de l'intérêt. En décembre 2006, une sélection de ces photographies sont exposées dans un restaurant branché de la capitale, le Music-hall. L’ambiance de ce lieu change au fil des minutes tout en douceur avec 600 projecteurs, restituant 16 millions de couleurs programmées par ordinateur, un système de lumières unique en Europe à cette époque. Cet écrin est parfait pour cette première expérience, où il vend plusieurs tirages. Cela l’interpelle et l’encourage à continuer sa quête artistique enfouie tout au fond de lui-même depuis tant d’années.

C’est décidé, Richard SCHLANG continuera cette aventure en parallèle à son agence de communication. Il aborde alors des thèmes variés et souvent provocateurs dans sa collection "DETAIL". C’est une recherche conceptuelle explorant les nuances de la vie et de l'existence humaine à travers son objectif multidirectionnel. Les aspects négligés ou inexprimés de notre réalité sont mis en évidence, donnant vie à une narration introspective. Il ouvre aussi son travail à la réalisation de vidéo expérimentale. La collection "PROHIBITED" voit le jour en mai 2008 où chaque film aborde un sujet différent lié à une forme de transgression et d'addiction, remettant en question les normes sociétales de l’époque. Puis en novembre 2010, la collection "NUMBER" prend naissance avec une série de films uniques réalisés avec un iPhone, repoussant les limites de l'art contemporain ou chaque film est une œuvre d'art en soi, offrant une grande liberté expérimentale.

En septembre 2012, Richard SCHLANG s’installe à Taiwan dans la ville de Taichung où il devient VJ en mixant en temps réel ses photos et ses films artistiques sur un écran géant dans un club renommé : le 18TC. Son parcours prend forme et de nombreuses propositions s’offrent à lui, une tournée se prépare au Japon. Mais en août 2012, ses projets sont anéantis, il doit rentrer en France d’urgence pour un grave problème familial.

C’est alors qu’une cassure s’effectue dans son mental et qu’il tombe gravement malade. De septembre 2012 à décembre 2015, son monde vacille et il arrête l’activité de son agence. Le marasme est tel qu’on lui prescrit un traitement de choc : 12 séances de sismothérapie. Il comprend alors la complexité d’avoir une maladie psychiatrique dans cette société où cela est tabou. Il exprime son désarroi et plus tard il argumentera : quand un malade à un cancer cela suscite de la compassion alors qu’une maladie psychiatrique suscite un agacement et des remarques du style, quand même tu pourrais faire des efforts, quand même tu pourrais sourire, et pour son cas personnel, c’est normal tu es un artiste. Non seulement cette maladie est très grave, mais son incompréhension collective vous fait culpabiliser ! Bousculé par ce choc d’une violence inouïe il perd complètement sa confiance en lui qu’il lui avait demandé tant d’effort pour l’acquérir pas à pas depuis sa naissance. Son art n’existe plus et son regard sur son travail est dévastateur. Pendant 4 années, Richard SCHLANG va faire abstraction de tout ce qu’il avait entrepris.

Cependant, une force mystérieuse le pousse à réaliser deux séries durant cette période, en août et décembre 2014. Il attribue ce travail à son subconscient qui semble avoir pris le relais à ce moment-là. Aujourd'hui, ces deux séries lui procurent une grande émotion et une fierté chaque fois qu'il les présente. Il les considère comme un témoignage indéniable de sa légitimité artistique, longtemps inhibée tout au long de son parcours de vie. Aujourd'hui, il se sent chanceux d'être complètement guéri et n'oublie pas la force bénéfique qu'il a découverte en pratiquant des séances de méditation via l'application Namatata. Il est profondément reconnaissant envers Antoine Gerlier, le créateur de l'application, pour cette aide inattendue. Non seulement cette pratique lui a sauvé la vie, mais elle a également ouvert une nouvelle perspective sur sa création artistique.

2016 marque un nouveau départ, unique et déterminé, pour développer sa carrière d'artiste. Mais comme le disait François Truffaut : " La vie a beaucoup plus d'imagination que nous. " Cette phrase trouve un nouvel écho dans sa vie avec un événement de nouveau difficile qui le frappe dans son entourage très proche. Même si cela devait ralentir ses projets professionnels, il se promet d'être une présence inébranlable, offrant une aide inconditionnelle et dévouée, guidée par un amour indéfectible.

À partir de 2017, son travail prend une tournure particulière, comme si une nouvelle porte s'ouvrait sur un univers qui n'attendait que d'être révélé. Cette année-là, les dessins font leur apparition dans l'univers de Richard Schlang. Ils sont le reflet d'une révolution mentale qu'il a entrepris, une recherche thématique qui s'inscrit sur une nouvelle sensibilité. Chaque dessin est une manifestation de son exploration intérieure et d'une quête de sens, une fenêtre sur un monde de personnages dans un univers de couleurs et de textures. Chaque œuvre est une invitation à un voyage visuel.

En 2019, la collection DETAIL se clôture avec soixante séries uniques révélant un regard pluridirectionnel sur des aspects souvent négligés ou non dits de notre réalité. Chaque photographie de cette collection est une narration introspective, une danse entre l'individu, la beauté et la vérité.

En 2020, la collection « FROM SCRATCH » prend forme. Inspirée par une phrase de François Cheng : « Mais qu’est-ce donc que l’élan vers la vie ? Et surtout à partir de quoi pourrait-il naître en nous ? » se demandent tant de personnes perdues, découragées, qui ne savent plus où trouver la force de cet élan. À cette question, il n’y a pas de réponse satisfaisante, mais j’oserais malgré tout répondre : à partir de rien. ( From scratch. )
C’est une exploration photographique sans contrainte de la forme, de la couleur et de l'émotion. Une réflexion sur le monde qui nous entoure, une réponse à l'époque dans laquelle nous vivons.

La transition de DETAIL à FROM SCRATCH ainsi que l'intégration du dessin dans son œuvre raisonnent dans la revendication : "ART IS ART" qui souligne que l'art n'est pas limité à un médium, à un style ou à une technique. L'art est une expression de la créativité, de l'imagination et de l'émotion, et il peut prendre de nombreuses formes. Que ce soit à travers la photographie, la vidéo ou le dessin, Richard Schlang récuse la monotonie et continue de repousser les limites de son expression artistique, prouvant que l'art, sous toutes ses formes, est une exploration sans fin de la créativité et de l'expression humaine.

Son univers artistique est un témoignage de la capacité de l'art à capturer, à exprimer et à inspirer - ici et maintenant - en pleine conscience - et peut-être - un pas sur le côté. Son œuvre est une célébration du pouvoir de l'art, une affirmation que l'art n'est pas seulement une question de beauté, mais aussi de vérité, de sens et de connexion.

Bienvenue dans son monde.